Trois terza rima
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Tercets à mon Ange

Mon Ange, es-tu là ? Bien sûr… Dis-moi, qui d’
Mon âme, mon cœur, mon corps, mon esprit,
T’inspire le plus, angélique guide

Du poète ? Ah mais, suis-je malappris
D’oser supposer que tu puisses faire
Quelque différence – à chacun son prix,

En somme – Mon Ange, oublie, je préfère
Cette question bien mal inspirée.
Tu as la bonté, que l’Amour confère,

De les aimer tous sans les séparer,
Mon corps, mon esprit, mon cœur et mon âme.
Il suit son chemin pour mieux s’égarer,

Celui qui oublie que l’Amour réclame
D’aimer sans façon l’autre tout entier
Comme tu le fais, radieuse flamme.

Toi, mon Ange, sais ce qu’est l’amitié,
La miséricorde et la patience,
Tu es celui qui, jamais à moitié,

Donne ton Amour et ta bienveillance
Au poète hélas trompé sans sursis
Par une âme fausse et sans confiance.

Et pourtant cette âme a son ange aussi
Mais seuls vous savez, admirables anges,
Ce qui nous convient. Pour cela, merci,

Merci de conduire, éternel challenge,
Nos pas sur la voie que l’âme a choisie.
La vie est ainsi, curieux mélange

De rigueur sans doute et de fantaisie.
Pour la fantaisie, qu’on prenne modèle
Sur la gent ailée : humour, poésie,

Vous charment beaucoup… Comment ça, pas d’ailes ?
Je croyais pourtant… Moi qui jubilais
Avec mes deux L… Je raille, fidèle

Ami, pour autant, si je vacillais,
Moqueur que je suis, tu serais l’égide
Qui me servirait sans aucun délai.

Et à toi que j’aime, Ange mien, mon guide,
De cœur, d’âme, aussi de corps et d’esprit,
À toi qui me suis, protecteur splendide,

J’offre ces tercets, enjouement compris.

Annonay, vendredi 9 juin 2023

© Le Lion 07

Trois terza rima
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Tercets à mon Âme

En t’adressant les mots que j’écris dans ces stances,
D’amour total épris, c’est à moi que j’écris
Par-delà l’existence ;

Toujours l’âme et l’esprit poussent le même cri,
Toujours l’âme et le corps dansent la même ronde,
Toujours le manuscrit

Prévaut, de leur accord. Que l’orage qui gronde
Éclate au ciel d’été, que le Soleil rayonne
Ou que la Lune blonde

Répande sa clarté, cet accord mentionne
Que l’âme et que le corps cherchent le même port,
Et l’esprit ; qu’ils sillonnent

Malgré la houle encor, inlassables transports,
L’océan de la vie ; et leur marche incessante
Ne souffre nul report.

Si j’ai eu cette envie, d’une plume innocente
De t’octroyer, mon Âme, un peu de poésie,
Toute affaire cessante,

Poète qui déclame un chant d’amour saisi,
C’est qu’il est bon toujours d’échanger avec celle
Que l’amour rassasie

Pourvu qu’au fil des jours la divine étincelle
Resplendisse, merveille, éclat fusionnel,
Radieuse parcelle

De l’Univers qui veille, amène et paternel,
Sur ses enfants. Merci, mon Âme messagère
De l’amour éternel,

Mon Âme que voici, rayonnante et légère
Et pour t’aimer assez de cœur, de corps, d’esprit,
Mon Âme qui m’es chère,

Je t’offre ces tercets, ravissement compris.

Annonay, vendredi 9 juin 2023

© Le Lion 07

Chansons, fables et pamphlets

Les deux verres

C’est un bouchon lyonnais,
Un petit bistrot tranquille.
Un journal abandonné
Gît dans un coin. Sur la ville,
La pluie tombe en rideaux gris.
Le néon brille, livide,
Il y a deux verres vides
Sur le comptoir où j’écris.

Que vas-tu donc imaginer,
Ô poète d’estaminet ?

Souvent les meilleurs amis
De la planète s’égarent,
Or je te l’avais promis :
Si certain jour, dare-dare,
Je revenais à Lyon,
Cher copain des jours de fête,
Nous trinquerions aux poètes
À la prime occasion.

Il a revu son vieux poteau,
Toujours trop tard, jamais trop tôt !

Le quartier est mal famé,
Les braves gens le prétendent :
« Mon dieu, ces mendiants ! » Mais
Parfois dans la main qu’ils tendent,
Apparaît quelque monnaie,
De quoi se payer un verre
Pour oublier la misère
Dans un bouchon lyonnais.

Voilà deux sous pour bien fêter
Ce grand moment. À leur santé !

Les jumeaux – les vrais, s’entend –
Font tout pareil, et le reste :
Chaque mimique à l’instant,
Chaque mot et chaque geste.
L’aîné a bu son godet
(Jumeau mais aîné quand même),
Le cadet a bu deuxième
(Jumeau, quand même cadet).

Ont-ils pris aussi sans façon
Deux équivalentes boissons ?

J’ai rendez-vous avec vous…
Faut-il aimer le cœur sage ?
Par l’amour que je te voue,
Pour cet amour sans partage,
Si tu me disais demain
De vider avec ces verres
Les mers de toute la Terre,
Je le ferais, des deux mains !

Ils sont partis sans rien voler :
Elle n’a pas cru le drôlet !

Les poètes sont ainsi ;
Il suffit qu’ils soient assis
Au comptoir d’un bar, languides,
Où trônent deux verres vides
Pour qu’ils fassent un poème.
Vers sur verres, c’est le thème.
Amis, gueux, jumeaux, amants,
Êtes-vous passés, vraiment ?

Ou les as-tu juste évoqués,
Ô poète de mastroquet ?

C’est un bouchon lyonnais,
Un petit bistrot tranquille.
Un journal abandonné
Gît dans un coin. Sur la ville,
La pluie tombe en rideaux gris.
Le néon brille, livide,
Il y a deux verres vides
Sur le comptoir où j’écris.

Annonay, dimanche 12 octobre 2014

© Le Lion 07

Note : comme je l’avais fait en débutant ce blog, je publie ici des poésies après leur parution sur le site des Cahiers (parfois longtemps après). Que le lecteur ne soit donc pas étonné du décalage entre la date d’écriture et celle de publication.

Chansons, fables et pamphlets

Ballade du vin

J’ai bien du mal avec la gloire :
Elle attend souvent le trépas.
Or je vis. Et j’ai soif ! À boire !
(Puis la gloire ne se boit pas).
Qu’espérer de ma vie future ?
Au lieu de jouer les devins,
Je me hâte, fils d’Épicure,
D’apprécier le goût du vin.

Dans l’Éden, aucune taverne
Où déguster le fin nectar.
Adam du coup, le sexe en berne,
Fit de la treille un habit car
Il vêtit la feuille de vigne
Pour sa pudeur. Noé survint :
Premier vigneron, tu fus digne
D’apprécier le goût du vin.

On te maltraite, pauvre ivrogne,
Pour ce que tu bois tant et plus
Et le rouge qui peint ta trogne
Est celui du sang de Bacchus.
Je n’en parle pas pour médire :
Que tu siffles un kil ou vingt,
Tâche, qui bois comme on respire,
D’apprécier le goût du vin.

Braves buveurs, chacun la sienne,
La bouteille est cadeau divin.
Que jamais rien ne vous retienne
D’apprécier le goût du vin.

Annonay, samedi 24 octobre 2015

© Le Lion 07

Note : comme je l’avais fait en débutant ce blog, je publie ici des poésies après leur parution sur le site des Cahiers (parfois longtemps après). Que le lecteur ne soit donc pas étonné du décalage entre la date d’écriture et celle de publication.